Je te hais.

[Petit texte écrit à la va vite, comme d'habitude =)]

Sombre.
Trop sombre.
Très sombre.
J'ai peur le soir.
J'ai peur la nuit.
J'ai peur de toi.

Sais-tu que j'ai toute une période de mon enfance dont je ne me rappelle pas ? Sais-tu qu'il m'arrive parfois de partir en courant, sans crier gare, juste parce que l'ambiance est devenue oppressante d'un coup ? Sais-tu que parfois je fonds en larmes, juste parce que je n'en peux plus ? Sais-tu que parfois j'envoie chier mes proches, parce que mon esprit vient de faire un blocage ? Sais-tu que parfois, je n'arrive plus à respirer, parce que je suis trop angoissée ? Sais-tu à quel point mes avant-bras ont souffert, du traitement que je leur infligeais, des griffures que j'y répétais ? Sais-tu que jusqu'à peu, je n'osais même pas m'avouer le pourquoi de cela ? Le pourquoi de mon comportement.

Peux-tu, ne serait-ce qu'imaginer à quel point je te hais ? A quel point je t'en veux ?
Peux-tu quantifier le nombre de morsure qu'ont subi mes poignets ? Sous la simple raison de tenter de me calmer ? De ne pas tout casser ? De ne pas mordre les autres ? De ne pas frapper les autres ? Ou même juste, leur jeter un regard assassin.

Et tout à l'heure, quand j'ai su que l'on t'avait dit de reprendre contact avec moi, si tu le voulais... Tu ne peux même pas imaginer à quel point mon visage s'est décomposé d'un coup.

Avant, je souriais.
Avant, j'avais la pêche.
Avant, je savais rire.
Maintenant, j'essaie.

J'essaie de continuer à vivre. De faire comme s'il n'y avait jamais rien eu. Comme si je n'avais jamais rien vécu. Comme si je ne t'avais jamais connu.

Même l'autre jour, quand je me suis fait dépistée, l'infirmière a vu à quel point j'étais stressée. Parce que oui. Je ne savais pas quoi répondre à la question « Avez-vous déjà pris un risque ? ». Et je me voyais mal dire « Je ne sais pas. Pas volontairement en tout cas. » Parce qu'étaler ma vie, mes problèmes devant des inconnus, c'est pas trop mon truc. C'est peut-être pour ça, que pour moi, aller voir un psy c'est juste totalement inutile.

J'avais presque réussi à m'y faire. Et maintenant, j'ai cette peur, cette angoisse qui revient, qui reprend le dessus. Maintenant... Dès que je m'approche de mon école, j'ai peur. Dès que je suis toute seule dehors, j'ai peur. Dès que je vois au loin une personne qui te ressemble, j'ai peur. Dès que j'entends une voiture qui arrive, j'ai peur.

Maintenant, je vis dans la peur.
Avant, je vivais dans l'ignorance.
Je refoulais mes souvenirs.

J'aurais peut-être préféré de ne jamais m'en rappeler. Ne jamais en entendre parler. J'aurais surtout préféré ne jamais le vivre.

Tu sais, j'écris beaucoup. J'aurais tant aimé que ce ne soit qu'un texte. Qu'un imaginaire. Qu'une fiction.

Je te hais.

[ Le retour de Mia ! Hip-hip-hip ! ]


Oh ! C'est... ton texte est extrêmement troublant !
On vogue entre fiction et réalité là. C'est très bien écrit, personnellement je n'ai rien à dire sur ça.
Mais c'est tellement troublant, à se demander si c'est fiction ou réalité (justement parce que c'est bien écrit) que perso, je ne sais que commenter.

Un truc du genre : Fiction ? Waw ! J'en frissonne.
Réalité ? J'en frissonne aussi. Mais donnez-moi des noms, que je m'arme d'une hache.

J'ai l'impression que mon commentaire est un peu décousu là.

[C'est de ta faute si je suis reviendue. Je suis faible.]

*Rouge*
*Très rouge*
Pour le fiction ou réalité j'ai envie de dire : devine =) J'attends de voir s'il y a d'autres réactions similaires ^^ En tout cas c'est un très grand compliment de savoir que mon texte trouble ainsi (surtout que je l'ai vraiment écrit sur un coup de tête, plus pour montrer que je revenais qu'autre chose - parce que faut pas croire, je passe de temps en temps, mais sans poster, alors c'est triste).

Merci beaucoup en tout cas !
Et saches qu'un commentaire, à partir du moment où il vient de toi, n'est jamais décousu.

Au-delà du style que je trouve très bon, j'aime beaucoup la mise en forme de ce texte. Les répétitions et les phrases courtes notamment, qui participent à transmettre au lecteur la peur, le malaise, l'angoisse...
J'ai déjà lu de nombreux textes qui traitaient du même sujet, et qui partaient vite dans le larmoyant. Mais ici, tu as abordé ça avec une grande justesse.

Merci beaucoup !
J'essayais justement de faire plutôt ressortir l'angoisse permanente qu'un côté larmoyant que je ne trouvais pas forcément très intéressant.

Je ne peux que rejoindre Isil et Azraël dans leurs propos.

J'ai pu un peu transposer mon vécu, j'en eus presque la nausée tant cela me fut troublant de vérité brute (puis c'est si bien écrit...).

Vous allez tous me faire rougir *_*
Merci beaucoup ! (Oui, je fais des réponses très constructives)
N'en vomis pas non plus, je m'en voudrais sinon ! (Bien que d'une certaine manière, ce serait un grand compliment, de réussir à faire vomir quelqu'un rien qu'à la lecture d'un texte et à tout ce que ça peut faire resurgir)

Cela me permettrait de vomir mes ressentiments ^^

Je doute que cela puisse t'en débarrasser malheureusement.

Oui ^^"

En tout cas, cela fait plaisir de te revoir ici et de lire tes textes ^^

Et c'est un plaisir d'être revenue et de me remettre à lire vos textes *_*

Chouette à lire ça

Ben moi je suis pas très fan. Je sais pas comment l'expliquer mais je trouve que ce texte fait plus défouloir qu'autre chose. J'arrive pas à accrocher à des écrits qui sont ou paraissent être des états d'âme du narrateur.

Je ne parle pas du style qui est loin d'être mauvais, mais c'est surtout le thème qui me bloque. Si c'est un défouloir alors, c'est un défouloir très bien écrit. Sinon, je trouve que pour aborder un thème comme ça, il faut mettre autre chose en avant que la peur, l'envie d'oublier la peine et la colère. Une pointe de cynisme peut-être à défaut d'humour, qui permettrait un recul ou qui donnerait au lecteur autre chose qu'un plombage d'ambiance sur une tragique et réaliste histoire.

'fin voilà quoi.

Merci du conseil ! Je tenterais à l'occasion =)