Pour un Goncourt

Citation :

Valentino De la Gravière ne savait, sinon du moins ne pouvait - à moins de n'être plus qu'un fou furieux, à l'image de ce grand-oncle ayant passé toute sa rude vie de fermier dans la vieille campagne de son Tourcoing natale, ce grand-oncle donc, si généreux dans sa jeunesse, si serviable dans ses premières années de jeune travailleur, si bon, en somme, fondamentalement bon, durant toute sa vie, et si amoureux qu'il était de sa femme, Rosaline, ce grand-oncle qui fut emporté par le vent fourbe de la dégénérescence mentale au lendemain grisonnant de la disparition soudaine et affligeante de son amour, unique fleur dans un champ de blé trop sec, seul plaisir d'une vie faite d'années de labeur où chaque jour ne ressemblait qu'à la veille, et où le lendemain ne pouvait être autre que les jours d'hier - se permettre de croire en ce qu'il voyait : dans son assiette, un petit pois gisait.

Gilles Lavuy

Serait-ce un extrait du dernier prix Goncourt ?
> Ce commentaire se suffit à lui-même. Comprenne qui pourra.

PS : Ah oui ! j'avais pas vu le titre.
En tout cas, tu es digne d'avoir le prix. Les phra... LA phrase est d'un chiant à crever sous un train.
Je vais aller regarder un rat mort pour avoir un peu plus d'action dans ma vie.

PPS : Oh, toi alors ! Toujours là pour faire des boutades !

PPPS : Pour ceux qui ne comprennent pas la drôlerie, je vous conseille vivement d'aller sur amazon, de chercher "Trois femmes puissantes", Goncourt 2009, de cliquer sur la première édition et de chercher le commentaire qui cite un passage du livre.
Oui, il faut être curieux dans la vie, je refuse de vous le copier ici.

Citation :

Et celui qui l’accueillit ou qui parut comme fortuitement sur le seuil de sa grande maison de béton, dans une intensité de lumière soudain si forte que son corps vêtu de clair paraissait la produire et la répandre lui-même, cet homme qui se tenait là, petit, alourdi, diffusant un éclat blanc comme une ampoule au néon, cet homme surgi au seuil de sa maison démesurée n’avait plus rien, se dit aussitôt
Norah, de sa superbe, de sa stature, de sa jeunesse auparavant si mystérieusement constante qu’elle semblait impérissable.

Marie Ndiaye

Effectivement, c'est tout à fait fascinant ...

Je trouve qu'une phrase pareille mérite d'être lue plusieurs fois... parce que sinon comment en comprendre le sens ?

Me serais-je endormie ? Diantre...

Si tu t'es endormie, c'est que c'est un bon texte à présenter au Goncourt ! Ô joie, je vais être lu par les grands hommes et oublié par ceux-là mêmes qui auront fait ma pub en vantant mes mérites ! Wouhou =D

J'étais tellement dans le texte que j'ai noué mon rideau autour du cou sans même m'en rendre compte dis donc.

quels cauchemars °_°

Merci.

Attends, je n'ai pas trop compris là. C'est toi qui a écrit le texte ? Pour te moquer des vainqueurs du Goncourt ? Désolée, je suis un peu à la masse... ^^
J'imagine que je comprends mieux pourquoi on dit que notre culture est en déclin... En France, les écrivains pensent qu'ils doivent être intellectuels. :/

Alfred a posté un extrait du Goncourt 2009, celui auquel je me référais pour mon extrait à moi x)
Oui, je me fichais de la gueule de ce Goncourt en particulier !