Le choix

Voici un petit texte que j'ai écris sur un coup de tête. Je ne l'ai pas vraiment relu et il reste peut être des fautes. Pardonnez moi si c'est le cas...
Je n'ai pas trouvé de réel titre pour le moment mais je l'ajouterai quand l'inspirtion sera là.


Eline courait à en perdre haleine… C’était l’été… Il faisait chaud sans pour autant étouffer. Un temps à se promener, un temps à piqueniquer entre amis… Mais Eline n’avait pas d’amis. Elle vivait seule dans une petite maison à l’orée d’un bois, seule depuis tellement longtemps qu’elle ne se rappelait même plus la dernière personne avec qui elle avait parlé. D’ailleurs avait-elle déjà parlé à quelque personne que ce soit ? Un trou béant comblait son esprit et elle n’avait jamais tenté d’y plonger. Elle n’avait jamais été malheureuse, elle avait tout ce dont elle avait besoin, elle avait appris à vivre en harmonie avec son environnement et elle avait construit sa maison de ses mains. Elle n’était pas de ces personnes qui craignent la solitude. Elle n’avait pas peur.

Pourtant, Eline courait. A la voir passer, on aurait pu croire qu’elle était poursuivie par une meute de loups affamés et bien décidés à la dévorer. Mais en regardant derrière elle, on ne pouvait apercevoir que des plaines verdoyantes à n’en plus finir. Pas le moindre loup à l’horizon. Eline fuyait. Pour la première fois, elle avait peur.

- Cela fait des mois, il est temps d’arrêter cette mascarade…
- Non, laisse la encore…

Depuis peu, Eline les entendait. Elle devinait la pression qu’ils exerçaient sur elle sans pour autant les voir. Elle ne se sentait plus en sécurité. Elle fuyait sans savoir où aller. La peur la tenaillait, cette peur qui donne des ailes pour fuir, celle qui fait mal au ventre, qui vous fait dresser les poils sur tout le corps. Cette peur qu’on ne peut nommer et qu’on ne peut faire disparaitre. Elle avait donc décidé de fuir, d’abandonner tout ce qu’elle connaissait pour trouver un nouvel équilibre.

- Cela n’a que trop duré. Allez-y !
- Elle a choisi. Tu ne peux prendre la décision à sa place.

Eline s’arrêta quelques instants. Il lui semblait que quelque chose clochait. Ces voix, elles les connaissaient. Ce n’était pas possible mais elle en était sure. Ses souvenirs étaient trop flous. Elle se rappelait juste qu’elle vivait ici tranquillement dans cette maison qu’elle avait construite. Enfin, qu’elle pensait avoir construite. Était-ce elle qui avait fait cela ? Un mal de tête inimaginable la cloua au sol. Eline se prit la tête entre les mains et se mit à pleurer. C’était la première fois…

- Attendez, regardez… Vous lui faites du mal, arrêtez !
- Il est possible que ce soit une réaction corporelle sans importance. Dois-je continuer ?

Elle ne voulait pas quitter cet endroit. Elle aimait sa maison, cet environnement qui l’avait sécurisée pendant tant d’années. Si elle devait quitter ce cocon, ce n’était pour aucun autre. Un nouvel élancement lui fit plier les genoux. Eline avait l’impression que le gouffre béant de son esprit se remplissait de lave en fusion. Elle avait envie de hurler, elle ne voulait pas de ces voix… Elle se redressa et se remit à courir. Elle savait exactement où aller.

- Tu es égoïste.
- Et toi ? Tu préfères la voir dans cet état ?
- Elle ne veut pas revenir, comprend-le. Laisse-là où tu la perdras à jamais. Je ne veux pas assister à sa mise à mort. Réfléchis…

Eline ressentit une pression douce et chaleureuse, un au revoir, une compréhension au-delà des limites de la pensée.

- Je t’aime petite sœur et je sais que c’était ton choix. Pardonne-moi de ne pouvoir l’empêcher…

La pression s’estompa remplacée par cet étau entourant sa tête. Sa vue se brouilla mais elle se remit à courir. Elle se rappelait de lui. Elle se rappelait de tout. Elle n’avait jamais douté de ce choix… La mort, le chaos, la tristesse, le mensonge, l’individualisme et tout ce qui faisait du monde ce qu’il était. Elle avait fui pour s’enfermer dans une bulle protectrice. Au début elle avait continué à garder des périodes éveillées pour son frère. Sa mère ne l’avait jamais comprise. Elle était trop ancrée dans ses habitudes, elle la croyait folle et l’avait faite interner. Son frère savait qu’elle vivait juste dans un monde à son image, un monde où personne ne pouvait l’atteindre. Il avait accepté son choix car il l’aimait profondément. Un jour, Eline avait décidé de partir et de ne plus revenir. Sa mère avait alors tout tenté pour la ramener parmi eux, dans leur monde. Mais la barrière qu’Eline avait construite était solide.
Aujourd’hui pourtant, il semble que cette barrière avait été détruite en partie. Son coma allait prendre fin, elle allait se réveiller, elle allait devoir affronter le monde…

- Je suis sa mère, je sais ce qui est bon pour elle. Elle doit se réveiller, elle doit revenir parmi les siens… Allez-y docteur, faites votre travail…

Le monde se brouilla autour d’elle. Elle devait tenir encore un peu…

- Etes-vous sure madame que vous souhaitez continuez ?
- Vous êtes idiots ou vous le faites exprès ? Ai-je l’air de plaisanter ? Réveillez-là…

Ses forces la quittaient mais elle savait qu’elle arrivait à destination. L’horizon s’étendait à perte de vue. Le ciel bleu l’attendait. Encore quelques pas… Elle repensa à son frère, à sa vie paisible et elle sourit…

Un dernier pas et elle s’élança. Etendant les bras, elle plongea dans le vide.
Elle s’envola vers son destin, vers sa chute. Elle n’avait plus peur… Elle souriait.

C’était son choix.

Bordel Enora...
Bravo. Tu tiens un très beau concept. Je ne te décrirai pas ici toutes mes réactions, mais tu as fait quelque chose de magnifique ici. C'était vraiment très court, et vraiment profondément beau.
Pour moi, tu tiens quelque chose de sérieux avec ce texte. Il était vraiment vivant.
PS : EDIT : toujours avec ta poésie à toi.

Ohhhh merci nom de Zeus !

Mademoiselle Enora,

Votre texte est fort bien construit. J'en ai apprécié chaque paragraphe. Il y a dedans une sorte de mécanique bien huiler qui agrippe le lecteur au coeur et le tire au bord du précipice. L'alternance paragraphe pensé / intrusion des voix de la famille / description de l'action est très bien réalisée et ce switch permanent crée une dynamique au texte.

L'on se doute malheureusement qu'elle est "dans sa tête" assez rapidement. Néanmoins, vous vous êtes agréablement rattrapée par la suite puisqu'on ne sait pas exactement quelle est la situation de cette jeune femme.

L'idée aussi est originale et cela mérite d'être dit. Il y a un quelque chose de "nouveau" ici, même si l'on peu penser un peu à Vanilla Sky. Ici, le thème est un peu différent puisque l'isolement est volontaire.

Je vous félicite grandement mademoiselle Enora, Vous venez d'embellir ma journée. C'est un très beau texte que voila, et qui pourrait fort bien être décrit sur plus de pages, pour mon plus grand plaisir.

Cordialement,

Je tiens à préciser que - pour ta fierté, Enora - Myrien m'a agressé violemment hier soir pour que je lise au plus vite ton texte

Et il a eu raison !

Très bien écrit, perturbateur, plein de sentiments...
Une fille qui choisit le coma pour vivre une vie de rêves. Y a-t-il meilleur choix que dormir éternellement pour rêver ? C'est ainsi que je l'ai perçu, et je trouve ça génial.

Je n'ai pas pris le temps de relever les fautes. Tu m'excuseras. ^^

Pas du tout envie de voir s'il y a des fautes non plus, tout simplement parce que ton texte est trop beau pour s'attarder sur ce genre de petits détails. Ouais, à ce stade, c'est du détail.

Une histoire courte, percutante, frappante, émouvante, bref, plein de mots me viennent à l'esprit et j'en ai encore le sourire.

Une belle lecture pour cette journée, qui restera encore quelques temps dans mon esprit.

Grand bravo, collègue marchombre ! :-)

Merci mes amis ! C'est très plaisant de lire vos commentaires Je suis sur un nuage !

Isil tu m'as fait l'honneur de lire... C'est le summum de la classe ! x)

Woa. Mk partage les avis émis précédemment!
Votre histoire est très rythmé. Déjà un individu qui court en paniquant quelque peu, c'est déjà actif. Mais en plus, vous avez mélangé à cette action les voix des individus qui perdent leur mystère à la toute fin. Tout ceci fait qu'effectivement, on est poussé à tout lire et très vite, qu'importe les fautes s'il y en a. D'autant qu'effectivement, le choix décrit est tout à fait sublimé.

Merci MK !

Maître Kong, il est grandement appréciable de constater que vous partagez ce point de vue. D'emblée, je pense vous apprécier. De plus, à peine arrivée, vous commentez, et cela est agréable.

Cordialement

La nouvelle à chute est vraiment quelque chose de compliqué à mettre en place. Et toi, tu maîtrises cet art à la perfection. Non seulement tu surprends, mais tu interpelles. Ta vision de la chose est poétique, et extrêmement douce pour un sujet aussi lourd. Ce texte a le don de capter l'attention dès le départ, et on sait d'avance qu'il faut voir au-delà des apparences. Tant est si bien qu'on se surprend à vouloir deviner la suite à l'avance, sans pour autant mettre le doigt dessus tant les pièces du puzzle sont habilement disséminées au fil du texte.
Bravo et merci pour ce moment.

Hé bien merci Azraël !

Sachant que tu es très critique, cela me touche de recevoir tant de compliments !

*Improvise une danse de la joie*

Oh...mais...mais c'est beau.
Que dire de plus ?
J'aime beaucoup comme tu nous amènes vers le dénouement, vers la découverte qu'en fait, elle était dans le coma et qu'elle s'était complètement isolé du monde...Au départ, on l'envie presque (presque). Et puis, on découvre la vérité. Et ces voies qu'elle entend, qui la font revenir parmi le "monde des vivants".

En fait...Je ne sais vraiment pas quoi dire, hormis que j'aime beaucoup ton style d'écriture, tout en poésie et en papillon (j'avais envie de dire ce mot).

C'était...Chou, je dirais.

Ecris nous en d'autres, des comme ça. Ou non, encore mieux : écris nous en des...Autres.

J'ai beaucoup aimé ton texte aussi ! Le sujet est très poétique et me fait un peu penser au monde des limbes d'Inception si tu as vu le film, avec le concept du "vivre dans ses rêves" et de ne plus distinguer la réalité (même si ton héroïne semble être en mesure de le faire). La façon dont tu le racontes, avec les "voix" qui commencent à s'insinuer en elle, coupant abruptement la narration, est très bien choisie à mon sens. Voilà, c'est ce que j'ai à dire sur ce beau texte !

Par contre, j'aimerais comprendre une chose: elle a choisi d'entrer dans le coma ? Du genre, elle s'est endormie et n'a plus jamais voulu se réveiller ou après un accident ? Simple curiosité de ma part.

Deuxième remarque au fait, je suis désolée si je n'ai pas compris, mais est-ce qu'elle choisit de revenir dans la réalité à la fin, c'est ça ? A ma première lecture, je pensais plutôt qu'elle mourait, préférant cela à retourner dans la réalité...

Merci Mnémo ♥

Aleyna, je vois que ce texte t'a fait réfléchir et c'est bien ! Objectif atteint.

Par contre, elle a choisi d'entrer dans le coma oui. C'est son échappatoire au monde. C'est un choix un peu spécial j'en conviens mais c'est le sien.

Pour la fin, penses tu qu'elle choisisse de revenir à la réalité ou de mettre fin à sa vie ? Je ne pense pas qu'il soit judicieux que je te donne la réponse toute faite. Tu as lu le texte avec ta manière de penser et ta manière de comprendre. Il ne te reste qu'à relire ou à faire un choix pour Eline. Le lecteur fait vivre les personnages et c'est tout à fait subjectif.

J'espère que tu me comprends

Merci de votre lecture !

Citation :

Tout en poésie et en papillons

<3

Le personnage, livré au lecteur, "Le choix" est un très bon titre puisqu'il concerne aussi le lecteur, qui décidera de la destinée d'Eline... Ton texte est le plus beau que j'ai lu, je le répète encore.

Oui, je comprends parfaitement ! (: C'est un peu la fin ouverte, c'est frustrant mais ça stimule énormément l'imagination.
Merci à toi donc !

Myrien ♥ Merci !

Très chouette ce texte ! Ça a déjà été dit, mais c'est vrai que c'est poétique. Dramatique également parce que j'ai la sensation que rien de bon ne peut arriver à la fin de ce texte, mais c'est peut-être d'ailleurs ça qui donne le côté poétique.

Toujours à votre service, Captaine Enora ! ...Et là tu vois, il ne faut pas chercher pourquoi j'ai fais de toi un capitaine pour l'instant d'une phrase.

Je relirai d'autres choses de toi à tout moment :-).

le fond est bon, mais je n'ajouterai pas à vos encensements parce que si ce texte est proposé à un concours il ne sera pas reçu. pourquoi? la forme est aussi importante que le fond. sur deux paragraphes prélevés au hasard, j'ai relevé pas moins de 10 verbes ternes et huit répétitions. une faute ou deux, mais ça c'est mineur. cela dit, le fond est bon, j'insiste.
j'ai aimé le coté flou de cette nouvelle, cette ouverture invitant le lecteur à son propre imaginaire. perso, je l'imagine rejoindre ce halo lumineux qui représente cette autre existence qui suit la mort physique.

Mnémo ♥

Je n'écris pas dans le but d'être reçue à un concours. J'écris pour rêver, pour faire rêver et pour la poésie des mots.

Merci de votre commentaire sur la forme.

Rhooo Merci Azraël =)