Azraël
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| Sujet: Les enfants de Castlewood Mer 23 Juil - 3:12 | |
| Il faut bien que quelqu'un inaugure notre petit club privé, alors je me jette à l'eau ! J'avais posté ce texte peu de temps avant qu'on ne laisse le Labo de l'Imaginaire à l'abandon, du coup je le reposte ici. D'autant plus qu'il n'est pas complet. La nouvelle étant un peu longue pour le format forum, j'ai préféré la découper en deux. Je préfère vous laisser le temps de lire ce morceau là avant de vous proposer la suite, et vous éviter un pavé trop imposant. Pour info, j'avais imaginé cette histoire suite à un sujet musical imposé par Dame Isil. Si ça vous tente, vous pouvez écouter le morceau en question ICI! Bonne lecture, camarades de plume ! *** - I - Jonathan Miller fut arraché d'un profond sommeil par le cauchemar qui hantait ses nuits depuis une semaine. Essoufflé et crispé, il ne parvint à se détendre que lorsqu'il eut repris totalement conscience de la réalité. Figé, il donna à son cœur le temps de reprendre son rythme habituel avant de se laisser tomber avec lourdeur sur son oreiller de plumes. Enfin calmé, il essuya son front moite d'un revers de manche et tourna la tête vers le réveil. Une grimace lui tordit le visage. Le cadran lumineux indiquait qu'en ce premier jour de week-end, son rêve l'avait extirpé du sommeil aux premières heures de la matinée. Aucun repos ne lui serait donc permis avant la soirée qu'il avait appréhendée toute la semaine.
Sans conviction, Jonathan posa les pieds à terre dans un long soupir et quitta la pièce en silence, soucieux de ne pas réveiller son jeune fils qui dormait à poings fermés dans la chambre d'à côté. A peine eût-il terminé sa longue descente du vieil escalier de bois que le bruit sourd d'un journal jeté sur le palier lui parvint aux oreilles. Il parcourut les quelques mètres qui le séparaient de l'entrée, laissa sa main plaquée sur la poignée le temps d'étouffer un long bâillement, puis ouvrit la porte. Une légère brise froide lui frôla la nuque et un frisson lui parcourut l'échine. Le cou rentré dans les épaules, Jonathan laissa son regard traîner sur le village, encore endormi à cette heure.
Une brume épaisse et automnale nappait de petites gouttelettes les toits noirs qui surmontaient les maisons de pierre de Castlewood. Alignées le long d'allées biscornues recouvertes de pavés plusieurs fois centenaires, les petites habitations semblaient avoir été arrachées à une photographie trouvée au coin d'un grenier. Rien d'étonnant, disait toujours Jonathan, puisque personne ne se souciait du bon entretien du village depuis un demi-siècle. A cette pensée, le jeune père posa le regard vers la colline qui surplombait le village et frissonna de plus belle. A son sommet se dressait ce qui avait longtemps été la ruine d'un petit château habité par une famille de nobles jusqu'à la mort de leur dernier héritier, bien des siècles auparavant. Puis l'édifice avait été rénové dans le noble but d'abriter un orphelinat. Reconnu comme strict et austère, il avait fait l'objet de terribles rumeurs accablant le traitement infligé aux enfants qu'il accueillait.
Puis la plus grande tragédie connue de Castlewood avait frappé l'établissement. Un soir, cinquante ans auparavant, le village entier s'était amassé dans les rues pour assister, horrifié et impuissant, à un incendie aussi monstrueux que dévastateur. Après plusieurs décennies, on racontait encore comment les villageois s'étaient arraché les cheveux et obstrué les oreilles avec tout ce qui leur passaient sous la main, incapables de supporter les cris déchirants des orphelins prisonniers des flammes qui dévoraient le château.
Depuis ce jour, Castlewood avait été évité comme la peste, en proie aux rumeurs les plus sordides. On racontait notamment que le village était hanté par les esprits des enfants perdus dans les flammes, et que leurs cris pouvaient encore être entendus aux heures les plus silencieuses de la nuit. On disait encore qu'au lendemain du désastre, alors que les habitants traumatisés s'étaient terrés chez eux, le fantôme d'un enfant au dos mutilé par le feu avait été aperçu par les fenêtres closes, hurlant au rythme de sa lente marche une douloureuse litanie. Avait suivi une sombre période de terreur, et Castlewood avait été isolé du reste du monde.
Voilà pourquoi, cinquante ans plus tard, l'ensemble du village avait accueilli avec effarement la nouvelle de la restauration du vieil orphelinat. Quelques jours à peine après avoir reçu une note leur indiquant que le futur propriétaire avait acheté les ruines pour y établir sa demeure, ils avaient vu arriver plusieurs dizaines de professionnels du bâtiment, et assisté à la renaissance du vieux château comme on accueille avec angoisse le retour du monstre qui a hanté notre enfance.
La nouvelle vie de l'orphelinat avait d'abord intrigué Jonathan Miller, jusqu'à ce qu'elle prenne une tournure inattendue. Les travaux terminés, il avait reçu un courrier, glissé dans une enveloppe de qualité fermée à la cire, sur laquelle son adresse avait été soigneusement rédigée à l'encre noire. Puis il avait parcouru la lettre, aussitôt froissée par l'étreinte de sa main tremblante. Ils étaient conviés, lui et son fils Colin, à un dîner en compagnie de Lord Dawkins, nouveau propriétaire du château.
D'emblée, Jonathan avait décidé de refuser l'invitation. Hors de question pour lui de poser un pied dans ce lieu maudit. Mais le mot « Lord » l'avait retenu. Il savait bien que la nouvelle première fortune de Castlewood ne devait pas être de ces hôtes auxquels on peut refuser quoique ce soit. Par ailleurs, dissimulée sous la terreur, la voix de la curiosité le poussait à découvrir enfin le lieu qui avait tant fait parler de lui.
Et ainsi, en ce samedi, jour du dîner, Jonathan regrettait amèrement de ne pas avoir réussi à décliner l'invitation. Car depuis une semaine, l'orphelinat hantait ses nuits. Cris d'enfants, corps mutilés, projections spectrales de corps décharnés hurlant dans les ruelles de Castewood... Ses songes habituellement paisibles semblaient désormais l'attirer dans les recoins les plus macabres de son imagination. Seul point positif du dîner imminent : l'espoir que la confrontation au lieu tant redouté rassure et nettoie enfin ses esprits de leurs peurs irrationnelles.
La journée passa trop rapidement à son goût. Lorsque le soleil se dissimula derrière l'horizon brumeux, Jonathan coiffa ses cheveux hirsute et grisonnants, masqua du mieux qu'il put les poches qui s'étaient formées sous ses yeux bleus, et accomplit un ultime effort en rasant la petite barbe piquante qui parsemait ses joues creusées.
***- On est obligés d'y aller ? soupira Colin lorsqu'il vit son père sortir de la salle de bain. ***- Faut croire bonhomme...
Malgré l'inquiétude, Jonathan ne put s'empêcher de sourire à la vue de son fils de sept ans, dépité, paré de ses plus beaux vêtements. Il se pencha vers lui, arracha l'étiquette qui pendait à la poche du pantalon de soirée qu'il n'avait jamais eu l'occasion de porter, et lui ébouriffa sa courte chevelure brune, aussi indomptable que celle de son père.
Dans un silence qui trahissait leur manque d'enthousiasme, les Miller embarquèrent ainsi dans leur vieille voiture à la peinture écaillée et prirent la route vers la colline. Ils croisèrent sur leur passage quelques voisins, qu'ils saluèrent d'un air absent, puis quittèrent finalement la zone habitée pour s'engager sur le chemin de terre tortueux qui menait au château.
Dans un crissement sinistre, la voiture freina sur la faible couche de cailloux blancs qui recouvrait le sol et, sans un mot, Jonathan et Colin ouvrirent leur portière grinçante. L'enfant balaya du regard le paysage plongé dans l'obscurité avant de se rapprocher de son père qui lui serra fermement la main, pas plus à l'aise que lui. Tous deux avaient soigneusement évité le château du regard. Mais, contraints d'affronter l'inéluctable, ils levèrent d'un même geste les yeux vers l'édifice qui les dominait. Baignant dans la lueur jaunâtre qui traversait ses hautes fenêtres, le monstre de pierres grises dominait les alentours avec une si lugubre majesté que le reste du monde semblait avoir disparu autour de lui.
Conscient qu'il allait devoir être courageux pour deux, Jonathan adressa un mince sourire à son jeune fils et l'encouragea d'un signe de tête avant d'avancer vers l'épaisse porte de bois.
***- On ne restera pas longtemps, d'accord ? murmura-t-il en se penchant vers lui.
Colin acquiesça d'un signe de tête.
***- Puis regarde – Jonathan pointa deux voitures garées devant le château – on ne sera pas seuls. ***- Oui je sais, il y aura aussi des enfants. ***- Je ne sais pas mon grand... ***- Si regarde !
Colin leva ses grands yeux verts et pointa du doigt une fenêtre du deuxième étage qui donnait sur une pièce sombre.
***- Il y avait une petite fille là.
Un fluide glacial parcourut lentement le dos de Jonathan, qui serra la main de son fils plus fort qu'il ne l'aurait voulu. Incapable de répondre, il chassa ses dernières paroles de son esprit et, d'une main secouée de tremblements, frappa à la porte. - II - Après quelques longues et pesantes secondes d'attente dans le silence nocturne, la porte s'ouvrit pour laisser apparaître, dans l'encadrement, la silhouette d'un vieil homme. Un sourire jovial se fraya un chemin entre les profondes rides de son visage émacié lorsque les nouveaux arrivants s'offrirent à son regard.
*** - Enfin vous voilà ! s'exclama-t-il en invitant les Miller à entrer d'un geste ample de la main.
Jonathan répondit par un signe de tête avant de poser un pied dans la célèbre bâtisse. De forme circulaire, la majestueuse entrée était parcourue de chaque côté par deux escaliers de marbres qui se rejoignaient à l'étage supérieur. Au sol, un carrelage brillant aux teintes dorées reflétait la chaude lumière du lustre de cristal pendu au plafond ovale.
*** - Alors qu'en dîtes-vous ? demanda le vieil homme, arrachant les Miller à leur contemplation.
Jonathan se tourna dans un sursaut et s'empressa de reprendre ses esprits.
*** - Superbe, vraiment. J'ai beaucoup de mal à croire que cet endroit ait été... Enfin vous savez. *** - En effet, acquiesça le vieil homme, accompagnant ses paroles d'un silence respectueux. Permettez-moi de me présenter, Lord Charles Dawkins. *** - Oh, excusez-moi je ne pensais pas que vous étiez... J'imaginais que... *** - Oui, certains s'étonnent de ne pas être accueillis pas un majordome ! Mais je suis un amoureux de la solitude... Et préfère accueillir mes invités en personne !
Sur ces paroles, Lord Dawkins replaça sa redingote de velours brun, le col remonté de sa chemise blanche, et passa la main dans sa chevelure blanche ajourée coiffée vers l'arrière. Puis, précédent ses invités, il se dirigea vers une double porte acajou entrouverte au fond du hall.
Les portes ouvertes, Jonathan et Colin furent invités à pénétrer dans une salle à manger aussi somptueuse que l'entrée. Principalement éclairée par quelques chandeliers et les épaisses flammes dansantes d'une cheminée de marbre, la pièce avait été meublée d'antiques meubles de bois foncé, à l'image de la longue table qui la parcourait presque de part en part.
Y étaient installés, aussi peu à l'aise que leur dos droits et leurs mains crispées semblaient l'indiquer, quatre autres convives qui patientaient en silence. Jonathan reconnut aussitôt Mark Wendford, un homme bedonnant, chauve et hautain paré de sa plus immonde cravate violette, accompagné de son épouse Sally. Cette dernière salua les nouveaux arrivants d'un air pincé et remit en place sa proéminente chevelure bouclée. Sally, bien qu'issue de la classe moyenne, s'était toujours évertuée à se faire passer pour plus noble qu'elle ne l'était vraiment. Elle ne manqua ainsi pas de porter la main à son maigre cou pour annoncer d'entrée de jeu que son cher mari avait pu se permettre de lui offrir un nouveau collier de perles d'une laideur affligeante. Jonathan choisit de détourner le regard vers les convives qui se tenaient à leur côté. Les épaules enfoncées dans leurs maigres épaules, Howard et Linda Fawkes semblaient regretter que leur gentillesse caractéristique les ait empêchés de décliner l'invitation. Le couple âgé d'une soixantaine d'années était affligé d'une timidité peu commune. Les deux époux osèrent ainsi à peine lever le regard vers Jonathan et Colin lorsqu'il prirent place face à eux.
*** - Nous voilà donc tous réunis ! annonça Lord Dawkins en s'installant à son tour en bout de table. *** - Il n'y aura personne d'autre ? interrogea aussitôt Mark avec brutalité, trahissant ses angoisses. *** - J'ai toujours préféré les dîners en petits comité ! Et il m'était essentiel d'organiser cette petite réception privée pour fêter dignement mon arrivée à Castlewood !
De laborieuses conversations s'enchaînèrent tandis que les plats défilaient sur la grande table. Aussitôt un sujet épuisé, aucun des invités ne semblait prompt à débuter une nouvelle conversation, probablement bercés par le doux espoir que le lourd silence pousserait Lord Dawkins à prendre congé de ses ennuyeux compagnons. Malheureusement pour eux, leur hôte était intarissable et ne leur tenait pas rigueur du malaise ambiant. Par ailleurs, le manque d'affinités des convives les empêchait d'interagir, alourdissant ainsi la tension dans laquelle baignait la pièce. Ce ne fut que lorsque Lord Dawkins se tourna vers lui que Jonathan fut arraché de sa torpeur.
*** - Parlez-moi de vous maintenant. Y a-t-il une Madame Miller ? *** - Non monsieur, je suis seul... Avec mon fils.
Colin baissa les yeux vers la serviette qu'il triturait avec nervosité sur ses genoux. Sous son toit, lui et son père n'évoquaient jamais le départ de sa mère. Mais à la surprise des deux membres du clan Miller, et de l'ensemble de la tablée, leur hôte ne se priva pas de quelques indiscrétions.
*** - Vous m'en voyez navré... Et quelle est la raison de ce départ, Monsieur Miller ? *** - Une... Une affaire réglée désormais. Mon fils et moi-même sommes passés à autre chose.
Un silence de plomb s'abattit sur l'ensemble du groupe. Un silence de quelques secondes qui laissa le temps à un rire aigu de résonner à l'étage. Tous les yeux, hormis ceux de Lord Dawkins, convergèrent vers le plafond.
*** - Vos... Vos petits enfants monsieur ? demanda Sally avec fébrilité, sans baisser le regard. *** - Je crains de ne pas avoir de descendant, Madame Wendford. *** - Alors qu'est-ce que... *** - Et vous, Madame Wendford... Avez-vous de la famille ? *** - Je... Nous... Nous avons deux enfants et... *** - Avez-vous toujours vos parents, Madame Wendford ?
Sally Wendford détourna d'une seconde à l'autre les yeux du plafond pour toiser son hôte. Tout dans cet interrogatoire, laissait penser qu'un sujet douloureux venait d'être abordé. Volontairement. Le visage blême de Sally, la main un peu trop fermement serrée de Mark sur celle de son épouse... Et le regard de Lord Dawkins, aussi serein qu'insistant, comme s'il connaissait déjà la réponse mais souhaitait plus que tout l'entendre de la bouche de son invitée.
Cette dernière n'eut pourtant pas à se donner la peine de répondre, car son interlocuteur n'éprouva aucun scrupule à renchérir.
*** - Votre père, Madame Wendford... Est-il toujours de ce monde ? *** - C'en est assez ! hurla aussitôt Mark en tapant du poing sur la table. Comment osez-vous ? *** - Je ne vois pas de quoi vous voulez parler, Monsieur Wendford...
Plusieurs rires aigus et enfantins résonnèrent à nouveau à l'étage, accompagnant les mots du maître des lieux. Cette fois, ce dernier laissa savoir à ses invités qu'ils n'avaient rien imaginé. Lentement, il leva à son tour les yeux vers le plafond et laissa percevoir un léger sourire. Un sourire amusé.
*** - Nous, on s'en va ! Pas question de rester une minute de plus dans cette maison ! grogna Mark, quelques trémolos inquiets dans la voix.
Lord Dawkins ne sembla pourtant pas prêter grand intérêt aux protestations de son interlocuteur et, imperturbable, s'adressa à nouveau à Sally, qui avait quitté sa chaise.
*** - Je comprends que vous soyez si peu encline à évoquer ce sujet, Madame Wendford. Une perte tragique que celle de votre père... Comment auriez-vous pu imaginer un instant qu'il mettrait fin à ses jours...
Cette révélation plongea Jonathan dans un bain glacé, lui coupa les sens et la respiration. La main de son fils posé sur la sienne le ramena à la réalité, assez rapidement pour voir Lord Dawkins s'intéresser à nouveau à lui.
*** - Comme votre propre père d'ailleurs, Monsieur Miller... Un décès si tragique... Si inexpliqué que la dépression dans laquelle il vous a plongé à fait partir votre femme...
Sally, désormais blafarde, s'était tournée vers lui, interdite. Mais l'attention de leur hôte s'était déjà portée sur les Fawkes, serrés, secoués de tremblements, l'un contre l'autre.
*** - Quant à vous, Monsieur Fawkes, comment avez-vous vécu le trépas inattendu de votre sœur ? Savez-vous ce qui l'a poussée à perdre tout espoir ?
Trois invités, trois suicides... Trois suicides dont Lord Dawkins avait connaissance. Il ne pouvait y avoir de coïncidence. Ils étaient tous là pour une raison. Et ils fileraient en vitesse. Sans attendre, Jonathan et Colin bousculèrent leur chaise pour suivre Mark et Sally, imités par Howard et Linda Fawkes.
Mais chacun de leurs membres se crispa lorsque des rires d'enfants, accompagnés de celui de Lord Dawkins, firent échos entre les murs de la maison. Des rires suivis de bruits de pas retentissant sur les marches de marbre de l'escalier.
Si le groupe entier vit sa respiration coupée, Mark Wendford, lui, puisa dans l'approche de la dizaine de pas lents et mesurés la force de se ruer dans l'entrée. Mais aussitôt eut-il ouvert et passé la porte d'acajou qui y menait que ces dernières se fermèrent avec force. Le silence s'abattit telle une chape de plomb sur la maison, immobilisant pour de bon les convives, interdits. Puis alors vint le cri. Le cri déchirant de Mark, mêlé à la soudaine course des pas rapides et inconnus et des rires amusés et glacials. A sa douleur se joignit celle de son épouse qui se jeta sur la porte, tentant de l'ouvrir avec toute la force du désespoir. Jonathan se joignit à elle, les mains secouées de tremblements apeurés et nerveux. Pourtant la porte ne céda pas. Mais si Sally ne cessa de tambouriner avec démence, les vains appels à l'aide de Mark, eux, prirent fin.
La respiration saccadée, les doigts crispés sur les épaules de son fils, Jonathan se tourna vers Lord Dawkins, qui n'avait rien perdu de sa superbe. Ce dernier, le visage barré d'un sourire ravi, ouvrit grand les bras.
*** - Mes amis, je crois que le décompte va commencer ! *** - Quel décompte ? De quoi parlez-vous ? Qu'est-ce qui se passe ici ? *** - Le décompte d'enfants ravis d'avoir des compagnons avec lesquels s'amuser ce soir... Vous savez bien qu'ils n'ont plus eu de visite depuis bien longtemps.
50, 49, 48, 47, 46, 45, 44, 43, 42, 41...
*** - Je vous conseille de faire vite. Vous connaissez les règles... Si vous n'êtes pas bien cachés, vous allez être trouvés... Alors courrez. Et que le jeu commence !
Dernière édition par Azraël le Dim 27 Juil - 0:48, édité 1 fois | |
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